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Par Schopenhauer, la recherche du bonheur gérée par le « cerveau des émotions » !

« Relativiser avec Schopenhauer »

Le philosophe s'est penché dans son œuvre sur cette insatiable quête du bonheur, lequel se dérobe à chaque fois qu'on croit atteindre la plénitude que l'on s'était fixée comme horizon. Petit guide de réflexion avec Céline Belloq dans son livre, "Lâcher prise avec Schopenhauer". Premier extrait.

 Le bonheur viendra demain

Nous conjuguons le bonheur au futur, en le plaçant dans la satisfaction à venir de désirs porteurs de promesses. Par exemple, nous souhaitons pour être heureux rencontrer l’âme sœur, avoir un métier épanouissant, acquérir une maison confortable, faire des enfants, etc. Nous imaginons tous très tôt l’objet de notre bonheur, ce que nous devrons « obtenir » pour pouvoir nous dire heureux. Le bonheur nous est donc d’abord « promis » par la vie

Nous passons souvent des années à préciser nos objectifs et à nous efforcer de les atteindre : argent, conjoint, maison, mais aussi aventures, records, exploits, etc.

Cependant, une fois ces objectifs atteints, de nouveaux apparaissent : voyager, déménager, créer, développer de nouveaux talents, faire réussir scolairement ses enfants, avoir plus de temps pour soi, etc. Les premiers objectifs ne promettaient-ils pas pourtant un sentiment de plénitude, ne devaient-ils pas suffire à nous rendre heureux ? Apparemment pas, soit parce que la plénitude promise n’est finalement pas au rendez-vous, soit parce qu’elle n’a pas duré. Le bonheur est insaisissable, toujours à venir, semblable à une illusion d’optique. Lorsque nous nous approchons de lui, il s’évanouit pour se reconstituer aussitôt à l’horizon. Nous avançons alors d’espoir en espoir, ne nous épargnant aucun effort. Éblouis par les promesses du nouvel objectif, nous ne voyons pas la folle énergie dépensée à chaque fois. D’illusion en désillusion, nous devrions conclure que rien n’est finalement digne d’être l’objet de nos aspirations. Nos efforts vains devraient nous inspirer le plus fort dégoût : comment avons-nous pu croire que la vie pouvait être appréciée, qu’on pouvait en profiter, voire être heureux ? Au lieu de cela, nous en concluons follement que : « C’est cela vivre, aller de l’avant ! » Mais vers où ? Cette « avancée » est-elle seulement une progression vers quelque but important ?

Elle pourrait être au fond éternelle si la mort n’y mettait un terme, car elle n’a pas de finalité : nous pouvons nous donner indéfiniment une multitude de buts, sans cohérence les uns avec les autres. Ce constat devrait nous confirmer l’absurdité d’un tel cheminement, fait de sueur et d’espoirs déçus. Mais la force d’une nouvelle illusion est à même de nous faire oublier le côté fastidieux et dérisoire de notre folle course-poursuite.

« Voilà donc, en somme, l’enseignement que chacun retire de sa vie : c’est que les objets de ses désirs ne cessent pas d’être illusoires, inconstants et périssables, plus propres par suite à lui apporter du tourment que de la joie, jusqu’au jour où enfin le fondement même tout entier, et le terrain sur lequel ils s’élevaient tous, s’écroule, et qu’alors l’anéantissement de sa propre vie lui confirme, par une dernière preuve, que toutes ses aspirations et tout son vouloir n’étaient que folie et égarement. » (M.C.V.R., « De la vanité et des souffrances de la vie », p. 1336.)

 Questions Vitales

Choisissez un désir récurrent chez vous (désir de nourriture, désir sexuel, désir de reconnaissance…). Voyez-vous les exigences auxquelles vous vous soumettez pour ce désir (avant, pendant et après sa réalisation) ?

 N. B ’est-ce pas ainsi que la « Société de consommation » s’est épanouie ? !

Que la Société « Toujours plus » s’est construite et fonce t. p. vite vers la catastrophe ? !

Ne retrouve-t-on pas  l'expression sous-entendue par H. Laborit  ou par Brel "Chez ces gens-là, on ne pense pas, … !

Monsieur Henri Laborit ne se faisait guère d’illusions !

Il notait dans  « Biologie et structure » (P. 90 Idées NRF) :

La vraie mutation, le début de l’ère nouvelle que certains nous chantent, apparaîtra le jour où le stade de l’homo faber que nous n’avons point encore dépassé, même complété par celui de sa symbiose avec l’homo mercantilis qui domine actuellement la planète, fera place au stade de l’homo sapiens que nous n’avons pas encore atteint.

Nous ne l’avons pas encore atteint parce que, jusqu’ici, trop occupé à consommer, nous n’avons point encore appris à penser.

Sans doute, depuis les premiers archantropes, l’homme  en tant qu’homme a-t-il fait semblant de penser. Mais il a surtout appris à consommer … ! ! !

(Jusqu’à une relecture de ce livre, j’utilisais le terme « homo sapiens » pour caractériser les « dits hommes » !

(Sur Internet : le squelette le plus ancien d’Europe,  l’Archantrope)

Quelques lignes après, il ajoute : « Le fait essentiel demeure : l’homme, depuis peu, fait de la recherche pour la recherche, pour le seul plaisir de connaître, de se situer dans l’Univers …. Et un nombre sans cesse croissant … … … …

… L’homme moderne est encore un tube digestif avant d’être un cerveau … ! ! !

N. B. L’évaluation comparative (de 2005) de notre génome et du chimpanzé aboutissant à une différence voisine de 1 % et donc à l’évocation de l’étiquette de « bonobo boosté », est-elle démesurée ? !

Pierre Payen (Dunkerque)

 

 

 

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